Présentation de la deuxième séance de notre ciné-club « 1990′ : la jeunesse dans le cinéma français », avec « Trop de Bonheur » de Cédric Kahn, grand film naturaliste sur le destin croisé de quatre adolescents lors d’une soirée d’un été provençal.
Rendez-vous aux ateliers Mimésis à Villeurbanne, le dimanche 27 février à 18h !
Trop de bonheur est une rareté et en même temps un bonheur de cinéphile, porté par une énergie et une spontanéité singulières, dont l’héritage manque cruellement aujourd’hui au cinéma français. Le deuxième film de Cédric Kahn s’inscrit dans le sillage de Maurice Pialat – on retrouve d’ailleurs Yann Dedet au montage – en reprenant ce vitalisme des émotions, nous indiquant « la direction de la sortie à ceux qui oublieraient que la vraie vie est ailleurs » (Serge Daney).
Le film retrace une journée et une soirée de quatre adolescents dans le Sud de la France, bloc d’espace-temps qui préserve « la continuité émotionnelle : le travail consiste à trouver et à suivre la pulsion essentielle de la vie » (Yann Dedet, Le Spectateur zéro). Cela n’empêche pas au film de creuser en son sein, une mélancolie douce et un avenir impossible : l’horizon d’une société française gangrenée par son héritage colonialiste, et un déterminisme de classe venant refermer cette parenthèse solaire. Il faudra attendre Mektoub My Love de Kechiche en 2018, retraçant l’été d’une jeunesse des années 90, pour entendre de nouveau la musique entêtante du groupe Raina Rai qui accompagne l’ouverture magistrale du film de Cédric Kahn.
Crédits : Trop de bonheur de Cédric Kahn [1994, Ciné Classic]