Brad Pitt vu par Good Time : Les yeux de l’Amérique

Aujourd’hui, 18 décembre 2020, l’icône américaine Brad Pitt a 57 ans. Nous voulions rendre un petit hommage à cette figure importante du cinéma contemporain. Derrière son visage et son physique de mannequin, se cache un être de raison : acteur de génie, conscient de son image sempiternelle de corps publicitaire, et producteur dévoué dans des projets osés et essentiels pour la résistance d’un certain cinéma d’auteur, au cœur de la grande machine hollywoodienne. Fondateur et créateur de Plan B Entertainment, qui soutient de grandes réussites commerciales (Kick-Ass, Twelve Years a Slave), il est surtout le moteur de projets aussi accomplis que les derniers films de James Gray, Martin Scorsese, Terrence Malick, Barry Jenkins, Adam McKay, Bennett Miller, Bong Joon-ho… Alors encore une fois, par ce que c’est une habitude à Good Time, nous nous sommes permis, afin de révéler comme il se doit notre admiration pour cet artiste si singulier, de faire une petite sélection maison de ses meilleurs rôles et meilleures productions. Une liste, toujours sans classement, sans jugement, juste dans le plaisir de nourrir votre prochaine soirée films. Bonnes (re)découvertes et que la cinéphilie perdure ! (écrit par Robin Bertrand)

Thelma et Louise, Solaris Distribution 1991

Sélection de Robin Bertrand

  • Thelma et Louise (1991, Ridley Scott)
  • Seven (1995, David Fincher)
  • L’Armée des douze singes (1995, Terry Gilliam)
  • Ennemis rapprochés (1997, Alan J. Pakula)
  • Troie (2004, Wolfgang Petersen)
  • L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (2007, Andrew Dominik)
  • Burn After Reading (2008, Joel et Ethan Coen)
  • L’Etrange Histoire de Benjamin Button (2008, David Fincher)
  • Le Stratège (2011, Bennett Miller)
  • Cogan : La Mort en douce (2012, Andrew Dominik)
  • The Big Short (2015, Adam McKay)
Burn After Reading, StudioCanal 2008

Pour moi Brad Pitt est avant tout l’éternel adolescent chevaleresque, aussi magnanime qu’impénétrable. Je garde encore ces souvenirs d’enfance, de mon envie compulsive de revoir certains films juste pour le plaisir de sa courte apparition. C’est ainsi que je dévorais Thelma et Louise ou bien True Romance (1993, Tony Scott), et d’autres films encore où sa jeunesse, son énergie et sa splendeur illuminaient mon regard. Je ne me doutais pas encore que cet acteur était bien un homme, capable de vieillir, et la suite me confortait dans cette idée. Toujours plus sublime dans Troie, plus désinvolte dans Ocean’s Eleven (2001, Steven Soderbergh), plus extravagant dans L’Armée des douze singes… Brad Pitt, au fur et à mesure de mes visionnages, devenait la figure la plus mystérieuse de ma cinéphilie adolescente. Capable de changer d’accent, de manière de se mouvoir et de dialoguer excessivement avec le monde, il conservait cette folle juvénilité, candide et quasiment inhumaine.

Soudain une rupture a eu lieu et me fit d’autant plus aimer cet être étonnant. L’éternel enfant devenait père, le vagabond solitaire découvrait l’amertume de l’âge adulte, de ses échecs, ses déceptions, ses pertes, ses conflits… C’est alors que je compris que Brad Pitt était vraiment l’un des plus grands acteurs de son temps. Celui qui au lieu de vieillir rajeunissait (comme dans le plus beau film de David Fincher), perdait peu à peu sa désinvolte vigueur pour arborer des personnages de loup solitaire, ermite, et hostile. Sa carapace immuable perd de sa fraicheur et laisse entrevoir un homme fatigué qui a oublié de se reposer. Sa présence à l’écran se fait de plus en plus rare, au profit de productions élégantes et profondes , rendant d’autant plus poétiques ses apparitions en père de famille abandonné en quête de sens (Le Stratège) ou en fils délaissé (Ad Astra). L’assurance juvénile s’est transformée en désespoir, et en cela Brad Pitt prône un regard sur l’Amérique contemporaine, celle d’une jeunesse dont l’hardiesse s’est mutée en souffrance et en détresse.

The Big Short, Paramount Pictures France 2015

Sélection de Louis Bourgeois

  • Et au milieu coule une rivière (1992, Robert Redford)
  • Mr et Mrs. Smith (2005, Doug Liman)
  • Les Infiltrés (2006, Martin Scorsese)
  • Inglourious Basterds (2009, Quentin Tarantino)
  • The Tree of Life (2011, Terrence Malick)
  • 12 Years a Slave (2013, Steve McQueen)
  • Fury (2014, David Ayer)
  • The Lost City of Z (2017, James Gray)
  • Once Upon a Time…in Hollywood (2019, Quentin Tarantino)
  • Ad Astra (2019, James Gray)
The Tree of Life, EuropaCorp Distribution 2011

Dans Once Upon a Time…in Hollywood, le personnage interprété par Brad Pitt vient, dans un final mémorable, rectifier l’Histoire hollywoodienne. N’y voyons pas un énième caprice de Tarantino, mais plutôt l’occasion pour un acteur de clarifier sa destinée : sauver un certain cinéma américain, aussi bien dans sa carrière de comédien que de producteur. Car Brad Pitt est devenu, au fil du temps, une figure paternelle pour de nombreux cinéphiles. Ce sentiment de fermeté et de bienveillance, j’aime le retrouver dans chaque plan de The Tree of Life : Brad Pitt, la main posée sur mon épaule, pour toujours je l’espère.

Le Stratège, Sony Pictures Releasing France 2011

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. princecranoir dit :

    Je m’interroge sur la sélection de Louis où figurent deux films dans lesquels Pitt ne joue pas.

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    1. Robin BERTRAND dit :

      Mais il est producteur exécutif, comme expliqué dans l’article !

      Aimé par 1 personne

      1. princecranoir dit :

        D’accord !
        Dans « lost city… », il était même question un temps qu’il joue le personnage principal je crois.

        J’aime

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