Afin de subvenir à un besoin essentiel de voir des films, dans le but de rompre tout autant avec la monotonie de notre quotidien paralysé (métro, boulot, dodo et attestation), qu’avec notre colère croissante contre un gouvernement de moins en moins à notre écoute, il nous fallait ainsi trouver un remède immédiat et opérant à ce sentiment de délaissement de plus en plus plombant. Nous ne pouvons pas nous passer des images, nous en voulons toujours davantage. Et si les images ne sont pas le réel, elles en sont l’écho, le souvenir, la réponse latente à nos désirs et nos regrets.

Mais pour ne pas toujours sombrer dans la mélancolie impuissante, nous nous accordons aussi le droit d’avoir de vrais moments de joie collective, ceux qui nous donnent encore de l’espoir. Car le cinéma est avant tout une expérience du partage, et c’est pour cela que nous nous empressons également de retourner en salles, pour se réengager physiquement dans le rituel propre à cet art. Ne faisons pas la guerre aux diverses plateformes, car rien ne peut nous défaire du confort de notre canapé. Rien, si ce n’est l’amour de nos écrans, la défense de nos exploitants, la curiosité qui nous habite, celle de s’aventurer sans crainte dans l’unicité irrévocable d’une projection. Prouvons que nous sommes encore capable d’être attentifs, que nous avons des désirs, et une sensibilité qui ne craint pas d’être le versant archaïque de ces nouveaux modes de consommation que l’on nous impose. La plupart des films que nous citons en-dessous sont sortis en salles, et c’est ainsi qu’ils ont pris part à notre patrimoine.

Ainsi, dans la lignée de notre récent article sur Halloween, nous avons eu l’idée de cette sélection hivernale. Contrairement au cinéma d’horreur, le « film de Noël » n’est pas un genre à proprement dit. Malgré tout, l’exercice en devient d’autant plus intéressant. Toujours sans classement, ni jugement, nous avons voulu vous livrer les multiples facettes accordées à ce tournant des mois de décembre et janvier. Hiver morose ou festif, Noël familial ou solitaire, Nouvel an alcoolisé ou bien raisonné, il y en aura pour tous les goûts. Du drame, de la comédie bien entendu, du film de jeunesse au film d’angoisse, des grands classiques aux raretés inattendues, voici nos listes de films pour occuper ces singulières vacances de Noël 2020. En espérant satisfaire vos envies et vous intriguer suffisamment au point de nourrir votre prochaine soirée film.
(écrit par Robin Bertrand. Photo de couv : Gremlins, Joe Dante, 1984, Warner Bros. France)
Les conseils de Robin Bertrand
Faire une sélection de films pour les vacances de Noël est l’occasion pour moi de renouer avec mon amour pour les films américains. Si on lui reproche souvent son manichéisme, sa lisibilité, et son manque de profondeur politique, préférant souvent l’originalité et l’innovation des productions italiennes ou japonaises, le cinéma hollywoodien est sans doute aussi celui de la conciliation. La période de fin d’année, habituellement destinée aux retrouvailles familiales et amicales, étant actuellement parasitée par la distanciation imposée, nous avons besoin de ce cinéma unificateur (comme le sont les chef-d ‘œuvres de Capra, Lubitsch ou les vieux animés de Disney).

C’est pour cela que ma liste se compose d’une majorité de comédies (en grand amoureux des productions d’Adam McKay et Judd Apatow). Mais c’est aussi l’occasion de se replonger dans des grandes fresques (Coppola), des films hypnotiques (Kubrick), et des drames empoignants (Bergman). Et à côté de cela il y a les intenses thrillers hivernaux (Schrader), et ceux capables de retranscrire la froideur mélancolique également propre à cette saison où la solitude frappe d’un plus grand fléau qu’un quelconque virus (Wenders). Sans être trop exhaustif, je vous propose en somme un aperçu des films qui ont construit ma cinéphilie dans mon enfance, assis près du sapin devant France 3 et Arte (passant du western spaghetti de Corbucci à la comédie musicale de Scorsese dans la simplicité du zapping).

- Frigo l’esquimau (1922, États-Unis), Buster Keaton et Edward F. Cline
- Rendez-vous (1940, Etats-Unis), Ernst Lubitsch
- L’Homme de la rue (1941, États-Unis), Frank Capra
- Boulevard du crépuscule (1950, États-Unis), Billy Wilder
- Tirez sur le pianiste (1960, France), François Truffaut
- Merlin l’enchanteur (1963, États-Unis), Wolfgang Reitherman
- Le Grand Silence (1968, Italie), Sergio Corbucci
- Le Parrain 2 (1974, États-Unis), Francis Ford Coppola
- New York, New York (1977, États-Unis), Martin Scorsese
- La Vie de Brian (1979, Royaume-Uni), Monty Python
- Fanny et Alexandre (1982, Suède), Ingmar Bergman
- Brazil (1985, États-Unis), Terry Gilliam
- Les Ailes du désir (1987, Allemagne), Wim Wenders
- Big (1988, États-Unis), Penny Marshall
- Quand Harry rencontre Sally (1989, États-Unis), Rob Reiner
- Affliction (1997, États-Unis), Paul Schrader
- Man on the Moon (1999, États-Unis), Milos Forman
- Eyes Wide Shut (1999, États-Unis et Royaume-Uni), Stanley Kubrick
- Christmas (2001, États-Unis), Abel Ferrara
- Elfe (2002, États-Unis), Jon Favreau
- Frangins malgré eux (2008, États-Unis), Adam McKay
- The Night Before (2015, États-Unis), Jonathan Levine
+ Bonus : The Office (États-Unis, 2005-2013), Ricky Gervais et Stephen Merchant, « les épisodes de Noël » : saison 2 épisode 10, saison 3 épisode 10 et 11, saison 5 épisode 11, saison 6 épisode 13, saison 7 épisode 11 et 12, saison 8 épisode 10, saison 9 épisode 9.

Les conseils de Thomas Rapenne
Ma mère m’a demandé de préparer une liste de films à regarder pendant les vacances de Noël. Good Time a demandé à l’ensemble de ses rédacteurs une liste de films de Noël. Soit, je ferai la même pour eux deux. 14 films pour 14 jours. Good Time ne nous a imposé aucun type de film particulier : films de Noël ou non, tant qu’ils sont des films pour Noël. Ma mère, aussi, m’a fait la même demande. Ils peuvent être des films à revoir éternellement, des films oubliés, comme des films à découvrir. Je n’ai d’ailleurs pas vu moi-même le tiers de cette liste, bien que je lui ferais une confiance presque aveugle. Néanmoins, je connais ma mère… Ce ne peut être « n’importe quels » films. Quels doivent-ils être, alors ? Eh bien, bonne question. Au vu de sa fatigue de fin d’année, ils doivent être réjouissants, mais sans être mièvres. Au vu de la monotonie du confinement, ils doivent permettre l’évasion, mais sans être des chimères. Au vu de ses goûts, ils doivent être intelligents, mais pas intellectuels ; légers, mais pas creux. Et, au vu de mes goûts, ils doivent faire plaisir à ma mère.

- Haute Pègre (1932, États-Unis), d’Ernest Lubitsch
- L’Atalante (1934, France), de Jean Vigo
- Une femme qui s’affiche (1954, États-Unis), de George Cukor
- Sept ans de réflexion (1955, États-Unis), de Billy Wilder
- Soy Cuba (1964, Cuba), de Mikhaïl Kalatozov
- Zelig (1983, États-Unis), de Woody Allen
- Cinema Paradiso (1988, Italie), de Giuseppe Tornatore
- Edward aux mains d’argent (1990, États-Unis), de Tim Burton
- Cuisine et dépendances (1993, France), de Philippe Muyl
- L’Effet aquatique (2016, France et Islande), de Sólveig Anspach
- Ma vie de courgette (2016, France et Suisse), de Claude Barras
- Mektoub, My Love : Canto Uno (2017, France), d’Abdellatif Kechiche
- J’ai perdu mon corps (2019, France), de Jérémy Clapin
- Été 85 (2020, France), de François Ozon

Les conseils de Louis Bourgeois
Dans l’adaptation des studios Disney du conte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, la Bête offre à Belle un cadeau qui, encore aujourd’hui, me fait rêver : son immense bibliothèque, autant de livres dont le temps d’une vie ne serait pas suffisant pour en achever la lecture. Cette liste de films est loin d’être exhaustive, mais vous pouvez néanmoins la voir comme un cadeau. Si certaines œuvres sont des délices, d’autres seront peut-être plus toxiques. N’y voyez pas une provocation de ma part, les amateurs de Phantom Thread pourront en témoigner, le poison est parfois nécessaire à la conservation des liens.

- Bataille de boules de neige (1897, France), Louis Lumière
- La Ruée vers l’or (1925, États-Unis), Charlie Chaplin
- Le ciel peut attendre (1943, États-Unis), Ernst Lubitsch
- Le Chant du Missouri (1944, États-Unis), Vincente Minnelli
- Tout ce que le ciel permet (1955, États-Unis), Douglas Sirk
- Les Contrebandiers de Moonfleet (1955, États-Unis), Fritz Lang
- Diamants sur canapé (1961, États-Unis), Blake Edwards
- Les Parapluies de Cherbourg (1964, France), Jacques Demy
- Black Christmas (1974, Canada), Bob Clark
- La Rose pourpre du Caire (1985, États-Unis), Woody Allen
- Piège de cristal (1988, États-Unis), John McTiernan
- Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles (1998, États-Unis), Don Bluth
- Beetlejuice (1988, États-Unis), Tim Burton
- Hook ou la revanche du capitaine Crochet (1991, États-Unis), Steven Spielberg
- Robin des bois, prince des voleurs (1991, États-Unis), Kevin Reynolds
- La Belle et la Bête (1991, États-Unis), Gary Trousdale et Kirk Wise
- Cliffhanger, traque au sommet (1993, États-Unis), Renny Harlin
- Two Lovers (2008, États-Unis), James Gray
- Yétis : terreur en montagne (2013, États-Unis), Marko Mäkilaakso
- Phantom Thread (2018, Royaume-Uni et États-Unis), Paul Thomas Anderson

Les conseils d’Andrea Taverna
Les films de Noël font ressortir mon amour pour l’animation et les films pour les plus petits. Car s’il y a bien un moment qui nous fait sentir comme de grands enfants, c’est Noël. J’ai été bercé par les Disney plus jeune, et ce goût de l’animation a perduré et s’est même amplifié au-delà des studios Disney. Je ne peux donc qu’embrasser pleinement cet amour lors de la période de Noël, toujours débordante de nouveautés, mais également débordante tout court (les films de Noël pour les enfants sont un excellent filon).
Mais le thème des fêtes de fin d’année n’est pas uniquement ce qui fait d’un film, un bon film de Noël, et on le voit bien dans la sélection de la rédaction. Pour moi, Noël c’est aussi le froid, la neige, les chocolats chauds, les plaids et le farniente sur le canapé. Et pour avoir envie de sortir les couvertures et les gros pulls, il me faut des films qui me fassent frissonner et penser « je suis bien chez moi ».
Je fais donc baisser la moyenne d’âge de visionnage de cette sélection avec le condensé de mes films de Noël préférés qui nous font tous retomber en enfance.

- Les 101 Dalmatiens (1961, États-Unis), Clyde Geromini, Wolfgange Reitherman et Hamiton Luske
- L’Étrange Noël de Monsieur Jack (1993, États-Unis), Henry Selick
- Les 101 Dalmatiens (1996, États-Unis), Stephen Herek : vous ne voyez pas double, il faut revoir et le dessin animé et le film avec Glenn Close et Hugh Laurie.
- Mickey : il était une fois Noël (1999, États-Unis), Alex Mann : une compilation de petites histoires de Mickey, Donald et Dingo qui me donnent immédiatement l’impression d’avoir 6 ans.
- Le Grinch (2000, États-Unis et Allemagne), Ron Howard : un véritable classique.
- L’Âge de Glace (2002, États-Unis), Chris Wedge
- Les Cinq Légendes (2012, États-Unis), Peter Ramsey
- Tout en haut du monde (2015, France et Danemark), Rémi Chayé : un excellent film d’animation assez peu connu mais qui nous transporte physiquement et émotionnellement.
- Klaus (2019, Espagne et Angleterre), Sergio Pablos

Les conseils de Marianne Pedrono
Noël, synonyme de magie, de bonheur, de partage, d’émerveillement… Et surtout d’enfance. Mais ce Noël 2020 sera bien différent : nous sommes épuisés, nos proches nous manquent, la fête nous manque et surtout, le cinéma. Alors oui, on a sûrement déjà passé beaucoup trop de temps devant les écrans cette année (et j’espère que vos yeux vont bien) mais que seraient les vacances de Noël sans la télévision ?
Vous n’allez pas me dire que vous n’avez pas de rituels, de films que vous aimez regarder à cette période de l’année, voire même à cette période seulement, sous votre plaid, avec tous ces chocolats (que vous n’auriez peut-être pas dû manger) ? Personnellement, j’en ai beaucoup trop. J’ai beaucoup de nostalgie en moi, des moments marquants que j’aimerais revivre et que j’essaie de ramener.
J’ai décidé de séparer cette sélection en deux parties. Pour ceux qui comme moi, ont leurs classiques mais aussi qui abusent beaucoup trop de tous ces scénarii à l’eau de rose, enneigés et aussi pralinés que vos chocolats (je vous vois). Je vous laisse piocher dans ce fouillis, en espérant que ces films vous apportent le même sentiment qu’à moi.

Partie 1 :
- La vie est belle (1946, États-Unis), Frank Capra
- Sissi Impératrice (1956, Autriche), Ernst Marischka (parce que ma mère nous le mettait à chaque Noël)
- E.T., l’extra-terrestre (1982, États-Unis), Steven Spielberg
- Retour vers le futur (1985, États-Unis), Robert Zemeckis
- L’Étudiante (1988, France), Claude Pinoteau
- Shrek (2001, États-Unis), Andrew Adamson & Vicky Jenson
- Love Actually (2003, Royaume-Uni), Richard Curtis
- Le Pôle express (2004, États-Unis), Robert Zemeckis (qui a très clairement attisé ma passion pour les trains)
- Charlie et la chocolaterie (2005, États-Unis), Tim Burton
- Les Nouvelles Aventures de Sabrina (2018-2020, États-Unis) S1E11 : Un conte d’hiver (la nouvelle saison sort le 31 décembre, vous avez le temps de vous actualiser !)

Partie 2 :
- La Boum (1980, France), Claude Pinoteau
- Coup de foudre à Notting Hill (1999, Royaume-Uni), Roger Michel
- Princesse malgré elle (2001, États-Unis), Garry Marshall
- Le Journal de Bridget Jones, (2001, Royaume-Uni), Sharon Maguire
- Le Nouveau Stagiaire (2015, États-Unis), Nancy Meyers
- Freaky Friday : Dans la peau de ma mère (2003, États-Unis), Marks Waters
- La Princesse de Chicago (2018, États-Unis), Mike Rohl
- Flocons d’amour (2019, États-Unis), Luke Snellin
- Holidate (2020, États-Unis), John Whitesell

Et sur cette overdose d’histoires d’amour, je clos cette sélection qui aurait pu faire bien des pages. Peut-être qu’un jour Good Time aura un article sur Les meilleurs films culcul, peut-être pas, il ne faut pas me lancer. Bonnes fêtes de fin d’année.
Les conseils de Hugo Palazzo
Noël, l’hiver, la fin de l’année, sont autant de moments où les émotions les plus contradictoires se télescopent. Selon sa situation, sa chance, la disponibilité de ses proches, qui plus est dans une période aussi sinistre que celle que nous vivons, le désir le plus sincère de communion avec les autres peut rapidement se teinter de la solitude la plus douloureuse. Cette sélection de films se veut représentative de cette dualité, entre volonté de compréhension et d’unité, et incertitudes paralysantes, dans toute la diversité et la force expressive offerte par le cinéma.

- La Règle du jeu (1939, France), Jean Renoir
- Les Voyages de Sullivan (1941, États-Unis), Preston Sturges
- Lettre d’une inconnue (1948, États-Unis), Max Ophüls
- Les Demoiselles de Rochefort (1967, France), Jacques Demy
- Le Professeur (1972, Italie et France), Valerio Zurlini
- Nickelodeon (1976, États-Unis et Royaume-Uni), Peter Bogdanovich
- Nostalghia (1983, Italie et URSS), Andreï Tarkovski
- Labyrinthe (1986, États-Unis et Royaume-Uni), Jim Henson
- Batman, le défi (1992, États-Unis et Royaume-Uni), Tim Burton
- Les Quatre Filles du Docteur March (1994, États-Unis et Canada), Gillian Armstrong
- Les Apprentis (1995, France), Pierre Salvadori
- Millenium Actress (2001, Japon), Satoshi Kon
- Le Conte de la Princesse Kaguya (2013, Japon), Isao Takahata
- Le Dernier Pub avant la fin du monde (2013, Royaume-Uni, Japon et États-Unis), Edgar Wright
- The Nice Guys (2016, États-Unis), Shane Black

Les conseils de Louis Le Corno
« Famille je vous hais », l’adage célèbre d’André Gide n’est jamais autant d’actualité qu’en cette période de Noël. Si pour certains, se retrouver ensemble, dans le foyer familial, autour d’une grande tablée, c’est le bonheur tant attendu toute l’année, pour d’autres c’est le calvaire. Le mécanisme se met en marche, le schéma familial infantile et régressif se réactive. Les rancœurs sont en fait bien présentes et on ne peut pas s’empêcher de dire que la dinde est trop cuite, que le vin n’est pas bon – bien que ce soit faux -, juste pour piquer et pour agacer toute la famille. En somme, on est tous le sale môme de la famille à Noël, peu importe notre âge et peu importe le contexte. Noël, c’est le jour parfait pour revenir sur les films de famille et sur tous les moments où cela se passe mal, pour notre plus grand plaisir.

- Sonate d’automne (1978, Suède), Ingmar Bergman
- Les bronzés font du ski (1979, France), Patrice Leconte
- Hannah et ses soeurs (1986, Etats-Unis), Woody Allen
- Fargo (1995, Etats-Unis), Joel et Ethan Cohen
- Festen (1998, Danemark), Thomas Vinterberg
- Maman, j’ai raté l’avion (1990, États-Unis), Chris Columbus
- American Beauty (1999, Etats-Unis), Sam Mendes
- La famille Tenebaum (2001, Etats-Unis), Wes Anderson
- Un conte de Noël (2008, France), Arnaud Desplechin
- Rachel se marie (2009, Etats-Unis), Jonathan Demme
- Inside Llewyn Davis (2013, Etats-Unis), Joel et Ethan Cohen
- Snow Therapy (2014, Suède), Ruben Östlund
- Carol (2015, Etats-Unis), Todd Haynes
